Les équipes de garçons comptent six coureurs; celles de filles, cinq. Pourquoi?
Par – Normand Gosselin
Certaines choses sont difficiles à comprendre, parfois même elles semblent manquer de logique. Une bonne idée, c’est de demander une explication à un∙e sage. Éric Van den Eynde, le
premier coureur à avoir été champion du Tour de l’Abitibi deux années consécutives, est de ceux-là qui tiennent à savoir plutôt que porter un jugement qui risque d’être injuste.
« C’est une décision de l’UCI que les équipes de filles comptent cinq coureuses plutôt q
ue six et cet organisme s’assure habituellement d’avoir toute la lumière possible avant de prendre
ses décisions. Il faut se rappeler que l’UCI compte des fédérations membres dans plus de 200 pays, r
épartis sur les cinq continents. À ce que je sache, l’UCI gouverne en accordant une grande importance à la consultation, aux sondages auprès de ses membres. En ce qui concerne cette question de cinq coureuses par équipe plutôt que six comme chez les garçons, on doit d’abord et avant tout prendre en considération le fait qu’il y a beaucoup moins de filles que de garçons qui pratiquent présentement le cy
clisme de compétition. Certaines équipes n’arriveraient tout simplement pas à regrouper six coureuses. Il serait injuste qu’une équipe se présente à des compétitions internationales, comme la Coupe des Nations Femmes Juniors au Tour de l’Abitibi Glencore, avec une équipe comptant une coureuse de moins que les autres, ce qui la désavantagerait sérieusement. À mon avis, s’il n’en était pas ainsi, certaines équipes hésiteraient à s’inscrire à des
compétitions internationales, pénalisant les filles. Avec le temps, on verra si davantage de filles en viendront à pratiquer le cyclisme de compétition, et si tel était le cas, j’imagine facilement que l’UCI ajusterait sa règlementation en conséquence. Si on se souvient bien, il y a à peine 20 ans, il était difficile de réunir suffisamment de filles pour présenter une course quelconque. Les
choses s’améliorent et des clubs s’organisent. C’est vraiment très bien de voir qu’on ait réussi à réunir autant de clubs pour présenter cette Coupe des Nations Femmes Juniors ici et maintenant. Je suis heureux de pouvoir assister à cette première ».
Aujourd’hui directeur technique adjoint de l’Équipe Québec, Éric Van den Eynde profite pleinement de chaque instant que lui procure la Vie, malgré une maladie qui restreint considérablement ses possibilités physiques. La maladie de Parkinson ne l’empêche surtout pas de rester positif en tout temps, de gouter pleinement le moment présent, en tout temps. Une philosophie et un comportement exemplaires.